Heureusement, 3 sœurs de notre congrégation s’étaient
proposé de nous accompagner. Emma, comme nous, en était à sa première
expérience, mais Annabelle, elle, avait fait le voyage à plusieurs reprises. Ça
nous rassurait. Malheureusement, Cecilia, l’autre sœur qui avait, elle aussi
réservé son passage, à dû se désister à la dernière minute à cause d’un bien
mauvais rhume. Nous avons donc dû vendre son billet à un inconnu 2 minutes avant
notre départ.
C’est donc
ainsi que les 4 que nous étions sommes partis le vendredi à 17 :00 excité
et un peu anxieux vers un territoire qui allait nous réserver des moments de
grandes joies insoupçonnés.
Le trajet du
départ, comme mentionné en introduction fut un peu plus court que les 5 heures prévues.
Après avoir mangé un petit sandwich, nous avons passé les heures de route à
moitié assoupis. À 21:30 le bus
s’est arrêté dans une petite ville déserte, noire et froide. C’est lorsque le
moteur s’est arrêté que nous avons compris que nous étions arrivés. En moins de
temps qu’il a fallu pour tous nous réveiller le bus s’était vidé et nous nous
sommes retrouvés sur le trottoir à nous demander si nos frères et sœurs de
Villa Serrano qui avaient été prévenus de notre arrivé, nous avaient oubliés.
Éclairés par la petite lumière d’un commerce nous avons après quelques
tentatives réussies à joindre par téléphone Elisnor, une de nos sœurs qui
habite à 3 minutes de l’endroit ou nous étions. Nous étions sauvés. La salle du
royaume était là prête à nous accueillir et nous fournir un endroit où dormir.
En direction de notre refuge, Joel et Rocio (couple de pionniers spéciaux-130
heures) sont apparus à la course pour nous accueillir à leur tour et nous
annoncer que moi et Amélie trouverions à loger chez eux pour les 2 prochaines
nuits. Ça nous faisait de la peine de laisser les filles à la salle du royaume,
mais bon, que pouvions-nous faire contre un tel élan de générosité.
Joel et
Rocio sont assignés à Villa Serrano depuis environ 7 mois maintenant. Ils se
dépensent sans compter pour la congrégation et dans le ministère. Ils sont une
vraie source de bénédictions.
Après avoir
porté nos bagages à leur appartement et avoir refusé une dernière tasse de thé,
nous avons pris place dans notre lit… simple, en nous chamaillant pour l’unique
oreiller. Au moins, il y avait suffisamment de couvertures pour ne pas trop
ressentir le point de congélation qui s’annonçait à l’extérieure.
Aussi
surprenant que cela puisse paraitre la nuit fût assez bonne. Tassé, mais
bonne. Avant le déjeuner, nous avons eu
l’idée d’une petite douche pour nous réveiller, mais après avoir seulement
jaugé la froideur du plancher et du bol de la toilette nous en avons déduit
qu’il serait préférable d’y remédier plus tard avant la réunion.
Le déjeuner
fut simple et bon (œufs brouillés, pain et café). La journée s’annonçait déjà
merveilleuse. À 8:00 nous étions tous à la salle du royaume prêt à gouter
aux bénédictions qui allaient de succéder. Joel qui avait déjà plusieurs études
de programmer m’a demandé de diriger le groupe dans le territoire. Ah bon! Où
suis-je?
Vous dire la
facilité et le plaisir que nous avons eu de converser avec les gens que nous avons
rencontrés, feraient des jaloux. Le temps était froid, mais magnifique. Vers 10
h, le soleil s’est mis à nous frapper avec plus de force, les manteaux
disparaissaient. À 11 :30 il ne restait que la chemise et la cravate.
C’est surtout les visages et les oreilles qui commençaient à s’ouvrir avec
moins de réticence. Une dame qui nous a fait entrer chez elle n’avait que son
lit à nous offrir pour nous asseoir. Elle ne savait pas lire, comme plusieurs.
Malgré tout, les versets qu’elle a pu écouter ont semblé beaucoup la touché.
Nous aussi d’ailleurs. Nous avons parlé à tous les jeunes, peu importe leurs
âges (4 à 15 ans) qui jouaient dans la rue, à des mères de famille, des hommes
âgés. Tous nous ont accordé de l’importance et ont écouté avec respect ce que
nous avions à leurs dires.
C’est donc
ainsi, sans trop nous en apercevoir que midi trente était arrivé et qu’il nous
annonçait qu’il était temps d’aller manger et de se reposer un peu avant la
réunion de 18:00.
Après un
diner de pâtes, nous avons joué quelques parties de ‘Séquences’. Un jeu de
société avec cartes et jetons. Une chance que la sieste nous appelait sinon
Amélie aurait pût continuer jusqu’au lendemain. Le lit était aussi serré,
qu’importe nous attendions notre repos. Ce fut très bon!
Après avoir
pratiqué le discours que j’avais à donner à la réunion et Amélie après avoir
complété son étude de la TG, nous en étions à renouveler notre désir à prendre
une petite douche. Malheureusement cette fois ce fut l’eau chaude qui avait
décidé de ne plus se présenter. Les courageux s’étaient eux aussi décidés à
remettre leurs projets à plus tard.
Joel était maintenant
parti chercher quelques chandelles chez lui, il n’y avait plus d’électricité à
la salle du royaume. Il était 17:58 et une quinzaine de personnes étaient
arrivés pour la réunion. La réunion devait commencer.
Heureusement,
presque par miracle, à 18:00 presque pile, la lumière est réapparue.
Debbie s’est précipitée sur le numéro de cantique à faire jouer et sur le
microphone à ajuster. Villa Serano compte 5 proclamateurs et la salle du
royaume peut accueillir 34 assistants. 33 étaient venus ce soir-là (plus de
500% d’accroissement). Ce qui nous a surtout surpris c’est que l’assistance
était composée presque du tiers de jeunes enfants (7 à 14 ans, qui comme nous
l’avons appris par la suite), ont l’habitude de venir assister aux réunions sans
leurs parents. Ils ont pour la plupart tous très bien commenté pour l’étude de
la TG. Comme il y avait tellement de nouveaux visages et d’étudiants, chaque
proclamateur a dû se séparer pour aller s’asseoir à côté d’un nouveau afin de
l’aider à trouver les passages de la Bible, sinon à suivre l’étude de la TG.
Une
fois la réunion terminée, nous en avons profité pour prendre quelques photos et
faire connaissance avec ces futurs serviteurs de Jéhovah. Il y avait de l’ambiance.
Ce que nous venions de vivre était incomparable!
En
passant, nous avons appris, que les 5 proclamateurs de Villa Serrano ont pour
seules dépenses que les frais d’électricité et les produits d’entretien à payer,
car en fait c’est notre sœur Elisnor qui offre volontairement une partie de sa
maison comme lieu de réunion. C’est d’ailleurs Elisnor qui après la réunion
nous a invités chez une de ses étudiantes pour quelques parties de Ping Pong. À
dire vrai, ce n’était pas une table neuve neuve, l’endroit n’était pas un joli
sous-sol fini, mais on a eu pas mal de fun. C’était surtout très drôle de voir
cet attroupement de gens à l’extérieur, dans la rue, qui s’était assemblé aux
fenêtres de la maison pour suivre chaque fait et geste que nous faisions. Y’avait
du divertissement dans l’air!
La
journée avait filé à toute allure. Nous attendions la journée suivante avec
impatience.
J’avais
peut-être parlé un peu trop vite, car a 4:45 du matin les premiers échos
de nos téléphones se firent entendre. Il faisait ‘frette’ et noir. On ne
voulait plus partir. Le déjeuner fut presque expédié. Le chocolat chaud encore
souhaité. Nous allions à Padilla. À 6 :00, après avoir traversé la ville
avec nos valises, nous étions tous dans le minibus, tassé comme des sardines,
emmitouflées comme des moutons à attendre encore la demi-heure avant de partir.
C’était le prix à payer pour avoir des places assises. Le trajet d’une heure
trente fut assez déroutant. Premièrement, nous avons roulé sur un chemin de
terre et de gravier sur la totalité. Deuxièmement, je me suis demandé comment
était-ce possible qu’autant de personnes puissent entrer dans un si petit
espace? Le minibus était rempli à pleine capacité! À un moment donné j’avais un
coude et un sac à dos entre moi et Amélie, nous qui étions assis côte à côte. J’avais littéralement
un homme et un enfant assis sur mes cuisses à un moment donné. Mon chapeau
changeait aussi régulièrement de place. Au moins on a ri un bon coup lorsqu’un
troupeau de vaches qui se trouvait sur la route a eu la frousse de leur vie en
voyant arriver notre moyen de transport. Les passagers se sont tous mis à crier
ensemble leurs indications au chauffeur, aux vaches. Certains riaient, d’autres
hurlaient de plaisir. Jim Carey n’aurait jamais fait mieux que ce troupeau de
vaches effrayées. Bon moment!
Nous
sommes arrivés vers les 8:00. Padilla était déjà très animé. Surtout du
côté de la Plaza et de la station de bus. C’était la fin de semaine de la fête du
piment et beaucoup de gens qui étaient venus en profiter se préparaient pour
acheter leur billet de retour. Nous étions nous aussi à faire la file pour nous
assurer notre retour. Après avoir déposé nos valises chez Debbie, nous nous
sommes dirigés vers le très joli local avoisinant une maison privée qui sert de
salle du royaume pour la réunion de service. C’est d’ailleurs intéressant de
savoir que le panneau qui indique notre lieu de culte à l’entrée ne mentionne
pas ‘Salle du Royaume’ mais plutôt ‘Lieu de réunion’ et cela du fait que c’est
un local louer à cette intention et non un bâtiment qui nous appartient.
Padilla
est une très jolie ville et comme à Villa Serano les gens nous ont accueillis
avec autant de charme et de spontanéité. Après avoir partagé une idée biblique avec le groupe,
les 11 que nous étions avons sillonné quelques rues avec nos
publications et nos présentations. Nous avons débuté plusieurs études
bibliques. On ne voulait plus arrêter!
Ensuite,
après nous avoir séparé, j’ai pu accompagner Amy Cayo vers une de ses
nouvelles visites profitant du coup pour mieux la connaitre et l’encourager.
Amélie était elle aussi en direction de futurs étudiants de la Bible. Comme
promis, j’avais aussi accepté l’invitation d’Elisnor à l’accompagner à l’étude
de la famille Cayo un peu plus tard. Amy et Rodrigo (15 et 12 ans et
proclamateurs non baptisés), font partie des 3 proclamateurs que compte
Padilla. Réunit avec nous, il y avait aussi leur papa et leur plus jeune sœur.
Une fois assit dans un peu endroit tranquille, Elisnor m’a tendu le livre
‘Gardez-vous dans l’amour de Dieu’ et m’a mentionné ‘Je t’écoute mon frère’!
Ce
fut un 45 minutes de pur plaisir. Une famille extraordinaire.
Comme
mentionné un peu plus haut, nous étions en plein festival du piment et de par
ce fait une occasion en or de nous régaler nous était offerte pour notre diner.
Après un copieux repas de pommes de terre accompagné de viande et de légumes,
arrosé d’une petite sauce délicieuse et un peu piquante nous avons roulé jusqu’à chez Debbie pour
un tournoie de ‘Séquences’. 2 jeux, 8 joueurs, une terrasse, 2 morceaux de
gâteau et le soleil en plein visage. Nous avions oublié définitivement nos
premières heures froides et noires du matin.
La
réunion de 15:00 était sur le point de débuter, tout était prêt. Frère
Quispe allait présider, la jeune Amy était à la sono, Elisnor aux microphones,
Joel conduirait la TG et Debbie lirait les paragraphes. Pour la seconde fois en
2 jours je donnais le même discours devant cette fois une assistance de 17,
composé également de jeunes enfants venus à la réunion sans leurs parents.
Leurs commentaires spontanés et complets nous ont de nouveau vraiment
impressionnés lors de l’étude de la TG.
Malheureusement,
bien qu’il nous restait un peu de temps après la réunion pour faire plus ample
connaissance avec les jeunes et faire quelques clichés, la réalité était que
notre bus de retour pour Sucre quittait Padilla à 17:00. Nous n’avions
surtout pas l’intention de la rater.
Il
y avait un attroupement à la station de bus. Les sacs d’arachides, de
vêtements, de légumes s’entassaient sur le toit du bus et les gens regagnaient
tranquillement leurs sièges en vue du voyage qui les attendait. Joel, son
épouse et Elisnor feraient une heure et demie (ou plus) en notre compagnie debout dans
l’allée du bus. Ils ont débarqué à Tomina vers 18:50, à la noirceur. Ils
seraient occupés avec les étudiants de la Bible de ce village (aucun
proclamateur) jusqu’à 21 :30 prêts pour reprendre le bus de retour à Villa
Serrano. Nous venions de comprendre ce que signifiaient ‘esprit de sacrifice’
‘amour’ et ‘dévouement’.
Le
trajet de retour nous a paru un peu plus long que le départ, mais enfin, au
détour d’un tournant Sucre nous est apparu vers 22 :45. Nous avons
partagé un taxi et indiqué notre port-salut au chauffeur.
Nous
étions fatigués et nous avions faim. Autour d’un sachet de soupe chinoise, nous
avons passé la dernière demi-heure de ce dimanche à nous graver bien profond
dans la mémoire ces moments de grandes bénédictions. Au moment de nous
endormir, les paroles de remerciements furent brèves, mais intenses. Le sommeil
fut facile et léger.
À quand notre prochaine visite. Nous avons déjà hâte!
Emma et Annabelle
Villa Serrano
'Vous savez ce que Dieu demande aux jeunes?' - Colossiens 3:20
Une petite partie de 'Séquence'
Lieu de réunion à Villa Serrano
Sono à droite sur la chaise
Toutes ces jeunes filles sont venus à la réunion, seules, sans leurs parents
Journée de prédication à Padilla
Lieu de réunion (Padilla)
Les chiens sont interdits à la réunion de service
Les enfants s'amusent avec n'importe quoi
Festival du piment
Tournoi de 'Séquence'
2ieme discours en 2 jours
Amy (proclamateur non baptisé) à la sono
Joel et Rocio Petcho
Prochain
message : Nous avons célébré notre premier mariage bolivien. Nous sommes
allés à LaPaz et les parents d’Amélie achèvent leurs périples de 24 jours en
notre compagnie.
À
suivre!
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