Prologue



Prologue;

SUCRE, capitale constitutionnelle de la Bolivie, est aussi connue sous le nom de Charcas, la Cité Blanche, La Plata et même 'le Paris des Andes'.
Inscrite au patrimoine de l'Humanité a l'UNESCO en 1991, cette capitale baroque aux blancs édifices datant des 18/19e siècles attirent des milliers de touristes chaque année. À travers ses parcs, ses places, ses rues aux magnifiques édifices coloniales, sa culture et surtout à travers ses gens, nous espérons vous faire voyager, découvrir, rêver et surtout vous encourager par ces images et ces commentaires qui proviendront de la plus belle ville de Bolivie, Sucre.

samedi 28 juillet 2012

Villa Serrano, Padilla

Nous avons parcouru les 4 heures et demie de route à moitié goudronnée et rocailleuse dans un bus qui à l’évidence avait fait beaucoup beaucoup de chemin. Nous étions en direction de Villa Serrano, un des 2 villages de campagne assignés à notre congrégation pour y passer la fin de semaine en compagnie des 8 proclamateurs, divisés en 2 petits groupes.
Heureusement, 3 sœurs de notre congrégation s’étaient proposé de nous accompagner. Emma, comme nous, en était à sa première expérience, mais Annabelle, elle, avait fait le voyage à plusieurs reprises. Ça nous rassurait. Malheureusement, Cecilia, l’autre sœur qui avait, elle aussi réservé son passage, à dû se désister à la dernière minute à cause d’un bien mauvais rhume. Nous avons donc dû vendre son billet à un inconnu 2 minutes avant notre départ.
C’est donc ainsi que les 4 que nous étions sommes partis le vendredi à 17 :00 excité et un peu anxieux vers un territoire qui allait nous réserver des moments de grandes joies insoupçonnés.
Le trajet du départ, comme mentionné en introduction fut un peu plus court que les 5 heures prévues. Après avoir mangé un petit sandwich, nous avons passé les heures de route à moitié assoupis.  À 21:30 le bus s’est arrêté dans une petite ville déserte, noire et froide. C’est lorsque le moteur s’est arrêté que nous avons compris que nous étions arrivés. En moins de temps qu’il a fallu pour tous nous réveiller le bus s’était vidé et nous nous sommes retrouvés sur le trottoir à nous demander si nos frères et sœurs de Villa Serrano qui avaient été prévenus de notre arrivé, nous avaient oubliés. Éclairés par la petite lumière d’un commerce nous avons après quelques tentatives réussies à joindre par téléphone Elisnor, une de nos sœurs qui habite à 3 minutes de l’endroit ou nous étions. Nous étions sauvés. La salle du royaume était là prête à nous accueillir et nous fournir un endroit où dormir. En direction de notre refuge, Joel et Rocio (couple de pionniers spéciaux-130 heures) sont apparus à la course pour nous accueillir à leur tour et nous annoncer que moi et Amélie trouverions à loger chez eux pour les 2 prochaines nuits. Ça nous faisait de la peine de laisser les filles à la salle du royaume, mais bon, que pouvions-nous faire contre un tel élan de générosité.
Joel et Rocio sont assignés à Villa Serrano depuis environ 7 mois maintenant. Ils se dépensent sans compter pour la congrégation et dans le ministère. Ils sont une vraie source de bénédictions.
Après avoir porté nos bagages à leur appartement et avoir refusé une dernière tasse de thé, nous avons pris place dans notre lit… simple, en nous chamaillant pour l’unique oreiller. Au moins, il y avait suffisamment de couvertures pour ne pas trop ressentir le point de congélation qui s’annonçait à l’extérieure.
Aussi surprenant que cela puisse paraitre la nuit fût assez bonne. Tassé, mais bonne.  Avant le déjeuner, nous avons eu l’idée d’une petite douche pour nous réveiller, mais après avoir seulement jaugé la froideur du plancher et du bol de la toilette nous en avons déduit qu’il serait préférable d’y remédier plus tard avant la réunion.
Le déjeuner fut simple et bon (œufs brouillés, pain et café). La journée s’annonçait déjà merveilleuse. À 8:00 nous étions tous à la salle du royaume prêt à gouter aux bénédictions qui allaient de succéder. Joel qui avait déjà plusieurs études de programmer m’a demandé de diriger le groupe dans le territoire. Ah bon! Où suis-je?
Vous dire la facilité et le plaisir que nous avons eu de converser avec les gens que nous avons rencontrés, feraient des jaloux. Le temps était froid, mais magnifique. Vers 10 h, le soleil s’est mis à nous frapper avec plus de force, les manteaux disparaissaient. À 11 :30 il ne restait que la chemise et la cravate. C’est surtout les visages et les oreilles qui commençaient à s’ouvrir avec moins de réticence. Une dame qui nous a fait entrer chez elle n’avait que son lit à nous offrir pour nous asseoir. Elle ne savait pas lire, comme plusieurs. Malgré tout, les versets qu’elle a pu écouter ont semblé beaucoup la touché. Nous aussi d’ailleurs. Nous avons parlé à tous les jeunes, peu importe leurs âges (4 à 15 ans) qui jouaient dans la rue, à des mères de famille, des hommes âgés. Tous nous ont accordé de l’importance et ont écouté avec respect ce que nous avions à leurs dires.
C’est donc ainsi, sans trop nous en apercevoir que midi trente était arrivé et qu’il nous annonçait qu’il était temps d’aller manger et de se reposer un peu avant la réunion de 18:00.
Après un diner de pâtes, nous avons joué quelques parties de ‘Séquences’. Un jeu de société avec cartes et jetons. Une chance que la sieste nous appelait sinon Amélie aurait pût continuer jusqu’au lendemain. Le lit était aussi serré, qu’importe nous attendions notre repos. Ce fut très bon!
Après avoir pratiqué le discours que j’avais à donner à la réunion et Amélie après avoir complété son étude de la TG, nous en étions à renouveler notre désir à prendre une petite douche. Malheureusement cette fois ce fut l’eau chaude qui avait décidé de ne plus se présenter. Les courageux s’étaient eux aussi décidés à remettre leurs projets à plus tard.
Joel était maintenant parti chercher quelques chandelles chez lui, il n’y avait plus d’électricité à la salle du royaume. Il était 17:58 et une quinzaine de personnes étaient arrivés pour la réunion. La réunion devait commencer.
Heureusement, presque par miracle, à 18:00 presque pile, la lumière est réapparue. Debbie s’est précipitée sur le numéro de cantique à faire jouer et sur le microphone à ajuster. Villa Serano compte 5 proclamateurs et la salle du royaume peut accueillir 34 assistants. 33 étaient venus ce soir-là (plus de 500% d’accroissement). Ce qui nous a surtout surpris c’est que l’assistance était composée presque du tiers de jeunes enfants (7 à 14 ans, qui comme nous l’avons appris par la suite), ont l’habitude de venir assister aux réunions sans leurs parents. Ils ont pour la plupart tous très bien commenté pour l’étude de la TG. Comme il y avait tellement de nouveaux visages et d’étudiants, chaque proclamateur a dû se séparer pour aller s’asseoir à côté d’un nouveau afin de l’aider à trouver les passages de la Bible, sinon à suivre l’étude de la TG.
Une fois la réunion terminée, nous en avons profité pour prendre quelques photos et faire connaissance avec ces futurs serviteurs de Jéhovah. Il y avait de l’ambiance. Ce que nous venions de vivre était incomparable!
En passant, nous avons appris, que les 5 proclamateurs de Villa Serrano ont pour seules dépenses que les frais d’électricité et les produits d’entretien à payer, car en fait c’est notre sœur Elisnor qui offre volontairement une partie de sa maison comme lieu de réunion. C’est d’ailleurs Elisnor qui après la réunion nous a invités chez une de ses étudiantes pour quelques parties de Ping Pong. À dire vrai, ce n’était pas une table neuve neuve, l’endroit n’était pas un joli sous-sol fini, mais on a eu pas mal de fun. C’était surtout très drôle de voir cet attroupement de gens à l’extérieur, dans la rue, qui s’était assemblé aux fenêtres de la maison pour suivre chaque fait et geste que nous faisions. Y’avait du divertissement dans l’air!
La journée avait filé à toute allure. Nous attendions la journée suivante avec impatience.
J’avais peut-être parlé un peu trop vite, car a 4:45 du matin les premiers échos de nos téléphones se firent entendre. Il faisait ‘frette’ et noir. On ne voulait plus partir. Le déjeuner fut presque expédié. Le chocolat chaud encore souhaité. Nous allions à Padilla. À 6 :00, après avoir traversé la ville avec nos valises, nous étions tous dans le minibus, tassé comme des sardines, emmitouflées comme des moutons à attendre encore la demi-heure avant de partir. C’était le prix à payer pour avoir des places assises. Le trajet d’une heure trente fut assez déroutant. Premièrement, nous avons roulé sur un chemin de terre et de gravier sur la totalité. Deuxièmement, je me suis demandé comment était-ce possible qu’autant de personnes puissent entrer dans un si petit espace? Le minibus était rempli à pleine capacité! À un moment donné j’avais un coude et un sac à dos entre moi et Amélie, nous qui  étions assis côte à côte. J’avais littéralement un homme et un enfant assis sur mes cuisses à un moment donné. Mon chapeau changeait aussi régulièrement de place. Au moins on a ri un bon coup lorsqu’un troupeau de vaches qui se trouvait sur la route a eu la frousse de leur vie en voyant arriver notre moyen de transport. Les passagers se sont tous mis à crier ensemble leurs indications au chauffeur, aux vaches. Certains riaient, d’autres hurlaient de plaisir. Jim Carey n’aurait jamais fait mieux que ce troupeau de vaches effrayées. Bon moment!
Nous sommes arrivés vers les 8:00. Padilla était déjà très animé. Surtout du côté de la Plaza et de la station de bus. C’était la fin de semaine de la fête du piment et beaucoup de gens qui étaient venus en profiter se préparaient pour acheter leur billet de retour. Nous étions nous aussi à faire la file pour nous assurer notre retour. Après avoir déposé nos valises chez Debbie, nous nous sommes dirigés vers le très joli local avoisinant une maison privée qui sert de salle du royaume pour la réunion de service. C’est d’ailleurs intéressant de savoir que le panneau qui indique notre lieu de culte à l’entrée ne mentionne pas ‘Salle du Royaume’ mais plutôt ‘Lieu de réunion’ et cela du fait que c’est un local louer à cette intention et non un bâtiment qui nous appartient.
Padilla est une très jolie ville et comme à Villa Serano les gens nous ont accueillis avec autant de charme et de spontanéité. Après avoir partagé une idée biblique avec le groupe, les 11 que nous étions avons sillonné quelques rues avec nos publications et nos présentations. Nous avons débuté plusieurs études bibliques. On ne voulait plus arrêter!
Ensuite, après nous avoir séparé, j’ai pu accompagner Amy Cayo vers une de ses nouvelles visites profitant du coup pour mieux la connaitre et l’encourager. Amélie était elle aussi en direction de futurs étudiants de la Bible. Comme promis, j’avais aussi accepté l’invitation d’Elisnor à l’accompagner à l’étude de la famille Cayo un peu plus tard. Amy et Rodrigo (15 et 12 ans et proclamateurs non baptisés), font partie des 3 proclamateurs que compte Padilla. Réunit avec nous, il y avait aussi leur papa et leur plus jeune sœur. Une fois assit dans un peu endroit tranquille, Elisnor m’a tendu le livre ‘Gardez-vous dans l’amour de Dieu’ et m’a mentionné ‘Je t’écoute mon frère’!
Ce fut un 45 minutes de pur plaisir. Une famille extraordinaire.
Comme mentionné un peu plus haut, nous étions en plein festival du piment et de par ce fait une occasion en or de nous régaler nous était offerte pour notre diner. Après un copieux repas de pommes de terre accompagné de viande et de légumes, arrosé d’une petite sauce délicieuse et un peu piquante nous avons roulé jusqu’à chez Debbie pour un tournoie de ‘Séquences’. 2 jeux, 8 joueurs, une terrasse, 2 morceaux de gâteau et le soleil en plein visage. Nous avions oublié définitivement nos premières heures froides et noires du matin.
La réunion de 15:00 était sur le point de débuter, tout était prêt. Frère Quispe allait présider, la jeune Amy était à la sono, Elisnor aux microphones, Joel conduirait la TG et Debbie lirait les paragraphes. Pour la seconde fois en 2 jours je donnais le même discours devant cette fois une assistance de 17, composé également de jeunes enfants venus à la réunion sans leurs parents. Leurs commentaires spontanés et complets nous ont de nouveau vraiment impressionnés lors de l’étude de la TG.
Malheureusement, bien qu’il nous restait un peu de temps après la réunion pour faire plus ample connaissance avec les jeunes et faire quelques clichés, la réalité était que notre bus de retour pour Sucre quittait Padilla à 17:00. Nous n’avions surtout pas l’intention de la rater.
Il y avait un attroupement à la station de bus. Les sacs d’arachides, de vêtements, de légumes s’entassaient sur le toit du bus et les gens regagnaient tranquillement leurs sièges en vue du voyage qui les attendait. Joel, son épouse et Elisnor feraient une heure et demie (ou plus) en notre compagnie debout dans l’allée du bus. Ils ont débarqué à Tomina vers 18:50, à la noirceur. Ils seraient occupés avec les étudiants de la Bible de ce village (aucun proclamateur) jusqu’à 21 :30 prêts pour reprendre le bus de retour à Villa Serrano. Nous venions de comprendre ce que signifiaient ‘esprit de sacrifice’ ‘amour’ et ‘dévouement’.
Le trajet de retour nous a paru un peu plus long que le départ, mais enfin, au détour d’un tournant Sucre nous est apparu vers 22 :45. Nous avons partagé un taxi et indiqué notre port-salut au chauffeur.
Nous étions fatigués et nous avions faim. Autour d’un sachet de soupe chinoise, nous avons passé la dernière demi-heure de ce dimanche à nous graver bien profond dans la mémoire ces moments de grandes bénédictions. Au moment de nous endormir, les paroles de remerciements furent brèves, mais intenses. Le sommeil fut facile et léger.


À quand notre prochaine visite. Nous avons déjà hâte!


Emma et Annabelle

Villa Serrano

'Vous savez ce que Dieu demande aux jeunes?' - Colossiens 3:20



Une petite partie de 'Séquence'

Lieu de réunion à Villa Serrano

Sono à droite sur la chaise

Toutes ces jeunes filles sont venus à la réunion, seules, sans leurs parents

Journée de prédication à Padilla

Lieu de réunion (Padilla)

Les chiens sont interdits à la réunion de service


Les enfants s'amusent avec n'importe quoi

Festival du piment

Tournoi de 'Séquence'

2ieme discours en 2 jours

Amy (proclamateur non baptisé) à la sono


Joel et Rocio Petcho



Prochain message : Nous avons célébré notre premier mariage bolivien. Nous sommes allés à LaPaz et les parents d’Amélie achèvent leurs périples de 24 jours en notre compagnie.
À suivre!